Depuis le dernier article du mois d’avril je suis bien silencieuse, mais besogneuse…
Je pense potager, je rêve potager, je parle potager, je lis potager pour que nous puissions manger potager !
Et oui je peux enfin vous parler du potager, de sa mise en place, de son design, du compost, de son amendement, des semis, de la serre, des différentes méthodes expérimentées.
Car, pas de potager, pas de grand pas vers l’autonomie alimentaire. Au-delà de cette autonomie, c’est un lien jubilatoire direct avec la Terre, et le cycle de la vie.
Lors de la rencontre avec les vendeurs de la maison je leur ai demandé de me parler d’elle, de son histoire. Ils m’ont indiqué une partie du terrain proche de la maison, sur lequel un très vieux pommier veille, entouré d’un mur de pierres sèches. Leur aïeule y cultivait des fleurs mais surtout protégé des sangliers. J’ai de suite su que c’était là que serait mon potager. (superficie d’environ de 300m2), idée validée par les membres de la SCI.
L’été 2019 nous avons fait venir sur place Marc Grollimund, un permaculteur proche de chez nous, mais surtout à forte réputation ayant travaillé à la Ferme de sainte Marthe et à la Ferme du Bec Héllouin. Suite à cette visite il nous a proposé un design de l’ensemble des 6.5 hectares avec le premier potager à l’emplacement choisi. Sur ses conseils, nous avons recouvert vers l’automme la terre avec du fumier de cheval (vous vous souvenez je vous avais promis en janvier de vous en parler) puis par une bâche agricole noire. Le but était de chauffer la terre tout l’hiver et de l’amender pour les futures plantations.
Au mois de mars je me suis inscrite sur un groupe de troc de graines d’un réseau social, nom bien approprié pour une fois. N’ayant aucune graine à troquer, car débutante, j’ai troqué des graines contre des savons que je fabrique. C’est comme cela que j’ai démarré. Heureusement car les achats de graines chez des semenciers bio, ont été longs à arriver, suite au confinement. J’avais acheté des petits pots à semis et du terreau mais c’était insuffisant. Ne pouvant plus être livrée, j’ai découpé des briques de lait (j’ai fait les poubelles de mes voisins) et ramassé de la terre en forêt. J’étais sauvée ! Les rebords des fenêtres de notre maison de transition ont vite été recouverts des semis.

La bâche du potager une fois ôtée Christophe a passé la campagnole afin de mieux amender la terre avec le fumier de cheval.

Puis il a fallu imaginer son design. Et ce n’est pas le plus simple. Après avoir lu des livres de permaculture, suivi des formations, regardé des vidéos, c’était LE moment d’oser se lancer et mettre sur le papier notre projet, de définir le design global et les différents supports de culture enseignés.
L’été dernier Alba et Julien avaient réalisé un belle butte Hugelkultur, dite aussi butte auto fertile, constituée de bois, de branches et brindilles. Elle sera destinée aux courgettes et salades.

Quatre planches ont été dessinées : une avec choux et pommes de terre. Sur la 2ème la couleur rouge sera à l’honneur, j’ai récupéré des fraisiers qui étaient menacés par les travaux de terrassement, 2 cassissiers, 2 groseilliers, 2 framboisiers. Entre ces 2 planches provisoirement les aromates qui seront ensuite logiquement situés près de la cuisine.
Sur la 3ème un essai de quinoa et des carottes se font attendre.
Sur la 4ème des blettes, des betteraves (séparées car pas copines) et des pommes de terre.
Un peu plus loin un petit cercle sera entouré de tipis pour les haricots grimpants.
Ensuite j’ai souhaité intégrer un jardin mandala. Je pensais dessiner un cercle et le diviser en quatre. Et quelle ne fut pas ma surprise lors de mes lectures, de découvrir que Marc Grollimund est le pionnier des mandalas végétaux en France. De plus « mandala » vient du sanskrit, le langage sacré des brahmanes de l’Inde, qui signifie « cercle sacré ». Quel merveilleux lien avec mon apprentissage à l’école de yoga ! Pas de hasard…..Ce cercle doit être structuré avec un point central, symbole de la concentration, les 4 éléments aux 4 points cardinaux, l’Eau au nord, l’Air à l’est, le Feu au sud et la Terre à l’ouest. Symbolique comme le pain dans mon article précédent.
Si vous souhaitez élargir vos connaissances sur les jardins Mandalas j’ai ajouté 2 livres dans « Mes inspirations »
Et pour représenter ces 4 éléments, les plants doivent les évoquer.
Au nord, les légumes feuilles et tiges, ce sera pour moi salades, blettes, choux et épinards.
A l’est, les légumes fleurs, ce sera pour moi les choux-fleurs, les choux brocolis et les artichauds.
Au sud, les légumes fruits, ce sera pour moi, les aubergines, les poivrons, la citrouille et les concombres.
A l’ouest, les légumes racines, ce sera pour moi, les endives, les poireaux, les oignons.

Pour terminer sur les différents supports, la méthode des trois sœurs ou Milpa, qui est constitué de maïs, sur lequel grimpent des haricots et au sol des curcubitacées le recouvrent comme du paillage.

En effet une terre à nue est une terre qui souffre, et le paillage est le procédé le plus efficace pour protéger le sol, conserver l’humidité et éviter « les mauvaises herbes ». C’est donc pour cela que le permapotager est recouvert de paille.

Enfin une petite serre est attendue début juin dans laquelle je souhaitais planter les solanacées (tomates, aubergines et poivrons). Mais je crains le manque de place et la grosse chaleur, j’ai fait le pari de planter une grande partie des tomates en extérieur. Malgré tout j’ai implanté les tomates cerises devant un mur en pierre, pierres qui emmagasinent la chaleur la journée et qui la restituent la nuit, méthode des pêchers de Montreuil sous Louis XIV.

Quand nous déménagerons enfin à Casaverde, il sera temps de construire une cabane à outils avec récupérateur d’eau de pluie, un lieu pour le compost, pour la paille pour avoir tout sous la main, et de s’occuper du puits.
Le temps des semis a été de l’ordre de l’émerveillement pour moi. Quelle gratitude de récupérer une graine d’un légume à maturité, de la planter, de la voir sortir de la terre et grandir, et recommencer son cycle. Et quand j’ai dù planter en terre ces semis, donc ne plus les avoir à ‘œil en permanence, je ne dirai pas que cela m’a rappelé le temps de l’envol des enfants, mais pas loin……..
Il y aura des erreurs, de l’incompétence, de l’impatience, des ratés, des échecs, des déceptions,…
Mais aussi des réussites, de la fascination, des surprises, et beaucoup de satisfaction.
Ciao, a presto.