La troisième Révolution de Fred Vargas

Un livre qui m’a beaucoup marquée, que vous trouverez dans « Mes Inspirations« , l’Humanité en péril, Virons de bord toutes ! de Fred Vargas, et qui a perturbé mes nuits.

Fred Vargas s’est énormément documentée avant d’écrire ce livre. Ce n’est pas un roman policier, mais un livre sur l’avenir de la Terre, du monde vivant, de l’Humanité. Il y a 405 « pieds de page », c’est vous dire ce qu’elle a du lire et écouter avant de se lancer dans cette écriture.

Je vous livre un extrait:

 Nous y voilà, nous y sommes.
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit pas la réalité que lorsque qu’elle lui fait mal.

Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons dansé chanté. Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé les fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiés sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

Mais nous y sommes.
A la troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.

« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la Mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi. Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, en même temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser avec la croissance.

Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver les fraises à coté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est-attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille-, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième révolution. Pas d’échappatoire, allons-y.Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’on fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième Révolution. A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore .

Ce texte a été écrit il y a dix ans et lu par Charlotte Gainsbourg, à la COP 24, en décembre 2018.

Le réchauffement climatique, les exploitations forestières, la consommation de viande, les transports, l’industrie du textile, le sucre, le chocolat, …enfin bref TOUT est évoqué avec des actions , des décisions à prendre. Hélas après ces actions possibles il y a souvent un MAIS.

Pour apporter un peu de légèreté Fred Vargas a un Censeur qui veille aux hors sujets, et qui biiiippe quand elle s’emporte.

Vous l’aurez compris ce livre est à lire, accrochez-vous !

Et je vous raconterai dans un autre article que moi aussi j’ai récupéré du crottin !!

Ciao, a presto

Notre cheminement vers la sobriété heureuse

Je ne saurais dire à partir de quand nous avons pris conscience de la gravité de la situation, de l’avenir de la Terre, de l’Humanité toute entière. C’est un lent et long cheminement, pour qu’il s’imprègne plus en profondeur, et que ce ne soit pas « une passade », un truc à la mode qui fait bien.
Les enfants, nous ont aidés grâce à des échanges, des lectures communes, des discussions, des découvertes….Nous avons toujours été attirés par la nature, alors que paradoxalement nous avons été toujours citadins. Tout doucement, mais sûrement, je me suis inscrite dans une démarche de réduire mes déchets. Le tri (facile !), les produits faits maison (lessive linge, vaisselle, sol), faire un compost, réduire sa consommation d’eau. L’eau est si précieuse, on a perdu son admiration à l’eau qui coule du robinet, mais durant mes missions humanitaires je l’ai plus perçu. J’ai même pris des douches avec le volume d’une bouteille d’eau au fin fond du désert. Nous mangeons bio et local le plus possible et de saison. Nous essayons de diminuer notre consommation de viande. Et oui nous essayons, la tradition culinaire est tenace. Mais c’est aussi le prétexte d’essayer d’autres cuisines, végétariennes. J’adore cuisiner. Je vous entends me dire « elle a le temps elle ne travaille plus » Mais comme je disais souvent dans mon milieu professionnel, j’ai accouché de bébés, et par trois fois. Ils sont adultes maintenant mais ils ont été petits aussi. Je fais le pain aussi. Quelle magie, de l’eau, de la farine (bio) et du sel. C’est tout ! Depuis peu, oui j’ai plus de temps disponible là je vous l’accorde, je fabrique des savons (saponification à froid, s’il vous plaît!) pour la toilette et des savons shampoing. Je retire beaucoup de satisfaction de cette fabrication.

J’ai toujours beaucoup cuisiné et ma cuisine est appréciée. Rare quand on a mangé « tout prêt ». J’aime « nourrir »les autres. C’est grave Docteur ? Même avec 5 personnes à la maison je cuisinais, j’étais certes plus organisée, avec des menus pour la semaine. L’improvisation d’aujourd’hui avait moins sa place. Après les confitures, je tente maintenant les bocaux. Je développerai cette activité quand le potager sera opérationnel. J’ai déniché un stérilisateur dans les encombrants et acheté des bocaux chez Emmaüs. Une autre passion, les vide-maison (très usité à la campagne) et les brocantes. Pourquoi acheter du matériel neuf quand on peut le trouver d’occasion, et moins cher. L’empreinte carbone s’en porte mieux, car déjà fabriqué. Du coté fringues j’ai du progrès à faire. Et oui je ne suis pas exemplaire, du tout, c’est toujours motivant d’avoir une marge de progression. Je n’ai pas encore trouvé de sites ou magasins pour acheter d’occasion. Nous vendons nos vêtements sur un site de seconde main. Nous commençons y acheter également. Éclaircir sa garde-robe fait partie du processus de s’alléger.

Ce n’est que le début du chemin…. Vous m’accompagnez ? On se prend par la main ? A plusieurs on est plus fort !

Ciao, a presto.

La SCI

En premier lieu je dirais c’est une école de patience, d’écoute, de tolérance. Ce sont les membres qui écrivent les statuts. Donc toutes les situations sont à prévoir pour chaque membre, le décès, l’envie de partir, de vendre, de se séparer. Nous n’avons pas tous un lien filial entre nous, les enfants sont adultes et ont des chéris(es) chéris (es). Il nous a fallu quelques heures pour les rédiger ces statuts. Au préalable nous avons tous lu le même livre pour avoir les mêmes bases de connaissance.

Ensuite les statuts ont été déposés chez un notaire, en nommant gérante et co gérantes. Girl power !!

Il fallut lui trouver un nom, qui lui ressemble et qui nous ressemble, en lien avec sa « destiné » et à connotation espagnole et italienne pour tous nous contenter. Et pourquoi pas lui créer un joli logo. Le plus doué s’en est chargé. Oui parce que nous nous sommes partagé les « tâches » selon nos envies, nos prédilections : Le permapotager et son design, l’administratif, les travaux, ……….et nous devons faire confiance en celui qui a en charge un dossier.

Ciao, a presto.

Le blog

L’idée d’écrire est vite venue. Pour plusieurs raisons, garder le contact avec les personnes éloignées, décrire notre Aventure, raconter notre cheminement par le bais des lectures ou autres, faire un pied de nez à la collapsologie, et échanger. Et en étant un peu présomptueuse, inspirer, pourquoi pas ?

Ce n’est pas parce que je vis à la campagne que je vais me couper de relations humaines, le sens et « l’ essence » de ma vie.

Ciao, a presto.