Dans quel pétrin sommes-nous ?

Au mois de mars je vous avais dit que c’était trop tôt pour vous parler du potager, ce que je m’apprêtais de faire en avril.
Seulement  l’actualité a bousculé mon programme. Mais si,  vous savez la faute à ce truc invisible, qui porte un nom à faire rêver les amateurs de Houblon. Alors notre programme comme presque tous les habitants de la planète est confinement, confinement et confinement. Donc arrêt des gros œuvres de CASAVERDE et prolongation dans la maison de location.

Même pour une professionnelle de santé, certes qui n’est plus obligée de gagner son pain, jamais je n’aurais imaginé un tel scenario, digne d’un mauvais polar de science -fiction. En plus de 40 ans de métier j’en ai vu passer des épidémies et des pandémies : des méningites, des gastro entérites, le SRASS, le Creutzfeldt  Jokob,  des enveloppes contaminées au bacille du Charbon, La grippe H1N1, le risque d’Ebola, ….j’en oublie certainement.

Mais alors celui-ci avec sa tête couronnée, il a modifié notre façon de vivre, de cohabiter en famille H24, de travailler, de communiquer,  de s’approvisionner, nos codes sociaux, jusqu’aux rites funéraires. Il est balèze !

On redécouvre ces « petits » métiers qui font fonctionner le monde moderne, qui passent inaperçus.

Les métiers de soins, sont pour la plupart de la population, encensés. 

Je profite de ce modeste lieu pour manifester mon ENORME soutien aux personnels soignants, qui gagne son pain à la sueur du front. Ce sont de bons petits soldats, puisque M. Le Président a utilisé la métaphore « de guerre », qui sont au front mais sans le matériel nécessaire pour bien mener le combat. J’ai quitté l’hôpital public il y a 8 ans, la situation s’est bien dégradée.

Portée volontaire, je mettrai naturellement la main à la pâte.

Cette crise sanitaire j’espère servira au moins à reconsidérer ces lieux de soins et ces professions et à aider à réfléchir sur notre mode de vie, sur nos relations aux autres, sur nos valeurs, sur nos modes de consommations, sur notre avenir et sur celle de la Terre.  Car selon les chercheurs, l’augmentation du nombre de pandémies a un lien avec la perte de la biodiversité.  Moins de monde animal sauvage, plus (+)  de transmissions directes à l’Homme.

Donc nous sommes dans notre maison de transition sans pouvoir nous occuper des extérieurs de CASAVERDE. Je mesure cependant la différence du confinement à la campagne dans un petit village bien tranquille et le confinement en ville, dans un appartement à l’étroit.

Mais est-ce une raison pour être au pain sec et à l’eau. Bien sûr que non le moral est important pour notre système immunitaire et notre entourage avec lequel nous vivons le confinement.

Alors je maintiens les ingrédients qui constituent  mes journées habituelles : yoga, lecture, promenades en forêt, cuisine, réalisations de savons, activités manuelles en cours, ….

Et c’est le moment opportun de vous parler du pain, du bon pain que je fais tous les deux jours.

Le pain, outre symbole spirituel et religieux, est LE symbole de la vie, des quatre éléments fondamentaux : la Terre (la farine), l’eau, l’air (les bulles de la fermentation) et le feu (la cuisson).

Tout d’abord rien ne serait possible sans mon Co Pain, il Signor Lievito, mon levain.Et oui, il est nécessaire de donner un nom à son levain afin qu’il soit efficace. Au cas où que ce soit vrai je l’ai donc baptisé, et Bubulle c’était trop commun !

 Il faut huit jours pour faire un levain, vous avez de la farine, (2 sortes de farine pour le levain, en ce qui me concerne blé T110 et seigle, toutes deux bio)  de l’eau, du sel, vous avez du temps libre alors lancez-vous !

C’est magique le pain, 3 ingrédients simples. Je m’émerveille à chaque sortie du four, que le mélange (et un peu de savoir-faire à la portée de tous) de ces 3 ingrédients puisse donner ce résultat, une belle miche dorée, qui sent si bon. Le pain maison est digeste, il se garde plusieurs jours (enfin quand il n’est pas mangé), et sans additif du pain industriel qui peut en contenir quatorze.

Et en ces temps, panifier à la maison permet de sortir le moins possible dehors.

 Voici le logigramme de la recette du levain:

Après j’ai choisi la recette du pain cocotte de Cédric Hervet :

-100grs de levain maison

-400grs d’eau

-10grs de sel

-600grs de farine (perso : 400grs de blé T100 + 200grs de petit épautre)

Il signor Lievito
Dans banetton
Dans cocotte
Après cuisson

Bonne panification !

Allez une petite dernière, de circonstance:   

Mieux vaut pain en poche, que plûme au chapeau ( il vaut mieux avoir de quoi manger plutôt que de s’offrir un luxe superflu)

Pensées à l’Italie qui prend cher, très cher, et surtout à ma famille de Venise (qui se porte bien) 

Tutto andrà bene.

Restez chez vous. Ce confinement a pour but de ne pas surcharger les structures de soins qui ne seraient pas en capacité d’absorber le nombre trop important de patients à hospitaliser.               

 C’est le moment d’exprimer sa solidarité.

Pensées aux équipes soignantes de par le Monde.

Ciao, a presto.

Un commentaire sur “Dans quel pétrin sommes-nous ?

  1. Super article Florence !
    Il signor livieto a l’air bien sympatique, en tout cas il contribue à faire un bien joli pain !
    J’ai tenté sans jamais être convaincue mais tu me donnes envie de retenter l’affaire. Je vais baptiser mon futur levain (je pense que c’est ce qui me manquait 😉 )
    Bises

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